Meilleurs textes lus en 2006 pour le concours chez l'Ami UU !
Un ami MARC vient de m'offrir un superbe livre "PAROLES DE CAPITAINES" de Cédric Beaudou et Lionel Chamoulaud. Ces deux journalistes ont regroupé les témoignages des 5 Capitaines des 5 dernières Coupes du Monde de rugby. Extrêmement émouvant !
J'ai retenu deux textes courts :
Le premier de PHILIPPE SAINT-ANDRE, capitaine en 1995, Demi-finale Afrique du Sud-France, le 17 Juin :
"Les mecs pleuraient"
"Sur celle là*,on peut voir toute notre détresse. Je me souviens des mecs qui pleuraient. Dans les vestiaires, pour toute une génération, c'était terrible, c'était le bout de la route pour eux.
Le rêve était cassé, c'était une injustice de s'arrêter là, en demi-finale et surtout dans ces conditions. Nous avions perdu de quatre points seulement avec toutes ces décisions contre nous. Par la suite, nous avons compris qu'il fallait être dix fois plus forts qu'eux, ce jour-là, pour les battre.
Quand tu es sportif, tu ne comprends pas tout de suite quel est le véritable enjeu du match. Tu peux vivre ça comme une injustice. Nous nous étions préparés comme des pros, pendant trois mois. Mais c'était une telle avancée pour les Sud-Africains ! Quand j'y repense, quand nous sommes arrivées en Afrique du Sud, François Pienaar et Chester Williams, l'ailier noir des Springboks, étaient en photo partout dans les villes sur des panneaux 4 par 3. Du jamais vu !
Il y avait eu une campagne de publicité autour de cette Coupe du Monde comme le rugby n'en n'avait jamais connu auparavant.
Une des chansons qui passaient dans les stades était "Shosholoza", la chanson d'une minorité noire du pays. La raison était politique, voilà tout."
* Photo que je ne peux reproduire...
Le deuxième texte de RAPHAEL IBANEZ, Capitaine en 1999, 1/4 de finale France-Argentine, le 24 Octobre :
"Chanter pour expier nos péchés"
"Sur cette photo*, les rires sont francs, les visages détendus et même rigolards. C'est sûrement l'une des premières fois depuis un très long moment que ça nous est pas arrivé. Je mesure aujourd'hui aussi la chance de partager cette aventure avec la famille : Richard Dourthe. Le rugby c'est aussi une histoire de famille.
Et puis, il y a eu l'après-match. C'est un moment qui restera marquant pour nous tous, je crois. Nous nous sommes retrouvés dans un hôtel à Dublin pour le repas. Après le dîner, nous devions rejoindre rapidement nos épouses, que nous n'avions pas vues depuis très longtemps.
Il a pourtant fallu retarder les retrouvailles, parce qu'il y a eu ce soir-là dans le salon où nous mangions un grand moment de délire collectif. Comme si on exultait, comme si le groupe relâchait toute la tension accumulée depuis le mois de juin 1999.
Il y avait un peu de vin à table, mais personne n'était saoul. Garba* a lancé les hostilités avec une imitation de Jo Maso*... Et tout le monde a suivi ! Après les imitations, nous avons inventé une sorte de "haka*", parce que nous savions que nous allions jouer contre les All Blacks*. Un "haka" suivi de danses improvisées, dans une sorte d'hystérie collective qui a duré deux ou trois heures... Nous avons fait chanter les joueurs les uns après les autres. C'était exceptionnel ! On en a aussi profité pour pointer du doigt les défauts des uns et des autres, c'était un peu comme si on se purgeait, comme si on expiait tous nos péchés collectifs. C'était incroyable, cette liberté, la joie retrouvée !"
* Photo que je ne peux reproduire...
* Garba surnom de Xavier Garbajosa
* Jo Maso, Manager de l'équipe de France, un Ami et grand Monsieur
* Haka, chant Maori exécuté par l'équipe de Nouvelle-Zélande avant le début d'un match
* All Blacks, nom donné à l'équipe de Nouvelle-Zélande car ils portent un maillot noir en signe de deuil de leurs adversaires.
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La très belle méditation du jour :
"Si je chante de petites chansons, c'est que j'ai appris à lire le livre du monde"
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